Pour la relance, orienter l’épargne vers le long terme
Pour une reprise de l’économie durable, Préfon s’engage et soumet des propositions aux pouvoirs publics visant à orienter davantage l’épargne vers le long terme.
13 juin 2021
Toujours soucieuse de contribuer au débat public, la Préfon a suivi avec attention la discussion et l’adoption du plan de relance 2020-2022, ainsi que les réflexions avancées dans ce contexte pour mobiliser l’épargne des Françaises et des Français au service de la reprise de l’économie.
Au fil de l’année 2020, en parallèle de la contraction de l’activité, le niveau d’épargne brute des Français a augmenté pour atteindre un niveau en forte hausse de 318 Mds€, contre 220 Mds€ en 2019. Le taux d’épargne global s’est ainsi élevé à 21,3% (contre 15% l’année précédente). Le différentiel d’environ 110 Mds€ correspond à une épargne de précaution, très majoritairement de court terme, dont on peut raisonnablement penser qu’elle est le fruit d’une population avec un niveau important de revenus, imposée et dont la propension à consommer est limitée. La Banque de France anticipe que cet excès d’épargne continuera de croître significativement cette année, pour atteindre environ 165 Mds€.
Au vu de ces montants importants, une mesure tournée vers les épargnants actifs et l’investissement de long terme apparaît nécessaire en complément d’autres concernant les épargnants retraités ou susceptibles de soutenir la consommation. Une piste identifiée par Préfon serait de profiter du succès du PER et d’orienter davantage l’épargne accumulée vers ce support pour la mobiliser dans le cadre de la relance de l’activité.
Les évolutions de la fiscalité ces dernières années ont eu tendance à réduire les cotisations d’épargne-retraite en France (fin des années de rachat, « année blanche »). À l’inverse, élargir la déductibilité des cotisations pendant une durée définie est susceptible de contribuer au développement du PER souhaité par les pouvoirs publics, cet outil d’épargne ayant été construit entre autres pour favoriser le financement des entreprises. Il s’agirait aussi d’un investissement du point de vue des finances publiques, le produit de cette épargne étant soumis à l’impôt sur le revenu à travers un différé fiscal après la fin d’activité. On peut en effet penser que la dépense publique est efficiente lorsqu’elle permet d’assurer des recettes fiscales futures à travers la relance de l’activité des entreprises, mais aussi lorsqu’elle remplit des objectifs sociaux et environnementaux.
Comme d’autres acteurs, de concert avec les assureurs du régime, Préfon pourrait ainsi d’autant mieux contribuer à la consolidation écologique et sociale de l’appareil économique, tout en portant des montants significatifs vers des emplois longs. Le régime a entre autres démontré sa capacité d’accompagner une transition énergétique juste, dans le prolongement de la démarche ISR initiée il y a 10 ans, dont la qualité se traduit notamment par une notation ESG très supérieure à l’univers d’investissement et une décarbonation rapide du portefeuille, très largement tourné par ailleurs vers l’économie française. Pour ce qui concerne les affiliés à la Préfon, dont le PER Préfon-Retraite représente plus de la moitié de la collecte à un régime supplémentaire dans la fonction publique, il y a tout lieu de penser que les agents publics cotisants, soucieux de l’intérêt général comme d’améliorer leur retraite, auraient à cœur d’investir un surcroît d’épargne au soutien de l’économie nationale.