La France accueille l’Association européenne des institutions de retraite du secteur public pour son assemblée générale

Les 7 et 8 novembre se tenait à Paris l’assemblée générale annuelle de l’EAPSPI, l’Association européenne des institutions de retraite du secteur public, accueillie par ses membres français, Préfon et la Caisse des Dépôts (CDC), dans les locaux de cette dernière. Information-retraite, relation client, mais aussi enjeux de l’ISR pour les acteurs de l’investissement dans le secteur public, les thèmes d’échange ne manquaient pas entre partenaires européens.

16 nov. 2024

L’EAPSPI – European Association of Public Sector Pension Institutions – est une association regroupant 24 régimes de retraite du secteur public de 15 pays européens, représentant 33 millions d’affiliés actifs et de retraités du secteur public. Préfon en est membre depuis 2013. Chaque année, ses membres se retrouvent pour une assemblée générale, qui est aussi l’occasion de réunions thématiques sur des sujets d’intérêt commun et d’une journée de conférence de haut niveau. Jeudi 7 novembre, avant l’assemblée générale statutaire, se tenait la traditionnelle réunion d’information ouverte, qui a permis de traiter des perspectives européennes sur les systèmes de retraite. Un point d’étape a été fait sur le développement de mécanismes de retraite progressive dans les différents pays européens. L’actualité de la régulation des activités de retraite a donné lieu à des échanges, s’agissant de l’activité des autorités de supervision et des perspectives d’évolution touchant par exemple à l’Union des marchés de capitaux.

Le GIP Union retraite a partagé son expérience sur l’information-retraite en France, mais aussi sa contribution aux initiatives européennes pour le suivi des droits à retraite des travailleurs transfrontaliers notamment. Après une présentation par la CDC des enjeux de relation client avec le développement des outils interactifs, les personnes présentes ont participé à un « World Café » sur plusieurs thèmes liés, par petits groupes successifs.

Le lendemain, vendredi 8 novembre, avait lieu la conférence annuelle, consacrée pour cette édition 2024 aux engagements environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) des institutions de retraite du secteur public. Le point de départ de la journée, qui rassemblait nombre d’experts et de dirigeants d’institutions publiques en Europe, était la volonté de confronter les ambitions initiales de l’investissement socialement responsable (ISR) avec ses résultats aujourd’hui. Après un éclairage universitaire sur la notion de la responsabilité, les représentants de l’ERAFP, de la CDC, mais aussi de VBL (Allemagne), Valida (Autriche) et KPA (Suède) ont échangé sur les bénéfices et les limites de l’intégration ESG dans les politiques d’investissement. L’importance croissante du cadre règlementaire en matière de finance durable a été mise en avant, avec notamment l’intervention de Sandrine Ménard de la DG Trésor, sans oublier la dimension transversale de la biodiversité, présentée par Marianne Louradour, présidente de CDC Biodiversité.

L’après-midi envisageait une nouvelle phase de l’ISR et de l’ESG pour le secteur public. À cet égard, la diversité des contributions a permis de poser plusieurs jalons. Les conseils d’éthique du fonds norvégien et des fonds AP suédois, avec la fondation Ethos, ont ainsi illustré la capacité de collaboration d’investisseurs autour de valeurs partagées, notamment celles issues du service public. Les institutions représentées se sont ensuite confrontées au regard de parties prenantes extérieures et aux priorités qu’elles formulent, avec l’association européenne Finance Watch, qui vise à encadrer les pratiques financières au service de la société, et l’association Eurosif, qui promeut la finance durable en Europe.

La dimension sociale des investissements a fait l’objet d’échanges nourris, assez naturellement pour des institutions qui ont souhaité au sein de l’EAPSPI s’engager pour une Europe sociale. Avancement des travaux sur une taxonomie sociale, besoin d’un cadrage politique au niveau de l’Union européenne, défense des droits et de la démocratie sociale dans les entreprises à travers l’action coordonnée des investisseurs, les façons d’aborder la contribution financière au progrès social ne manquaient pas.

La conférence s’est achevée sur une intervention volontariste d’Amélie de Montchalin, représentante permanente de la France auprès de l’OCDE, qui a plaidé pour la mise en œuvre concrète des responsabilités des investisseurs publics à travers le soutien aux transitions en tout lieu, y compris en dépassant les frontières européennes, là où les effets des progrès peuvent être démultipliés. Ce dialogue avec Sandrine Lemery, présidente du conseil de surveillance du FRR, a précédé la conclusion de la journée par Philippe Soubirous, président de Préfon, qui est revenu sur les perspectives ouvertes par les interventions, soulignant l’importance de la coopération entre institutions du secteur public et du dialogue avec leurs membres sur l’ESG. Nathalie Tubiana, directrice des finances et de la politique durable de la CDC, a enfin remercié au nom du directeur général l’ensemble des personnes participantes, confirmant l’intérêt de la Caisse des Dépôts pour un ancrage européen.