Rapport annuel de la Drees : des pensions plus faibles et une épargne-retraite supplémentaire encore marginale

La Drees, dans son rapport annuel sur « les retraités et les retraites », souligne une diminution du niveau des pensions en 2019. Face à cette tendance, les produits d’épargne-retraite supplémentaire (parmi lesquels les PER) offrent un moyen d’améliorer le niveau de vie des retraités.

30 juin 2021

La Drees a publié, en juin 2021, son rapport annuel dressant un panorama général de l’évolution des retraites et de la situation des retraités, pour l’année 2019. Plusieurs enseignements peuvent être soulignés.

S’agissant des effectifs des retraités, la tendance est légèrement à la hausse en 2019 (+1,8 % par rapport à 2018) et aboutit à un total de 16,7 millions de retraités de droit direct. Pris dans leur ensemble, les retraités dépendant principalement d’un régime de la fonction publique représentent 2,8 millions de personnes (un chiffre stable par rapport à 2018). Le nombre de primo-liquidants recule néanmoins de près de 4 % par rapport à l’année passée. Cela s’explique notamment par un recul de l’âge minimum d’ouverture des droits et de l’âge d’annulation de la décote.

Le niveau des pensions brutes est en baisse en 2020 (-1,1 % en euros constants), notamment en raison d’une revalorisation modérée et d’une perte de l’ « effet de noria »1 . Par ailleurs, à mesure que les générations progressent, l’écart entre les salaires en fin de carrière les niveaux de pension des retraités de la fonction publique s’accroît. Ainsi, tandis que les pensions représentaient 80 % des salaires pour la génération de 1938, elles ne comptent plus que pour 74 % des revenus de la génération de 1950. Ce décalage entre les revenus perçus avant la retraite et les prestations de retraite se poursuit pour les agents de la fonction publique alors qu’il tend à se stabiliser pour les régimes du secteur privé.

L’âge à la retraite moyen est de 62 ans et 2 mois en 2019 et a gagné 1 an et 8 mois depuis 2010. Dans les régimes de fonctionnaires (FPCE et CNRACL), la part des retraités de 66 ans partis avec une décote a fortement augmenté entre les générations de 1950 et 1951 : elle a gagné 9 points pour les retraités de la FPCE et atteint 17 %. Toucher une pension suffisante apparaît pourtant comme une priorité aux yeux de nombreux retraités : 6 sur 10 considèrent qu’il s’agit d’un critère central pour choisir le moment du départ.

Les dispositifs d’épargne-retraite supplémentaire (parmi lesquels les produits Préfon) offrent un moyen de faire face à ces évolutions (diminution du niveau des pensions, progression des décotes dans certains régimes de fonctionnaires…), en assurant un complément de retraite aux affiliés. 13,6 millions de personnes détenaient ainsi un contrat de retraite supplémentaire en 2019, parmi lesquels 6 millions ont effectivement cotisé. Initiés à la fin de l’année 2019, les PER (plans d’épargne-retraite) individuels ou collectifs ont cumulé 3 % et 3,7 % des cotisations respectivement en l’espace de 3 mois. 2,4 millions de retraités ont bénéficié de pensions liées à ce type de contrat, avec une rente annuelle moyenne d’environ 2200 euros (pour les produits à cotisations définies). Les produits Préfon continuent d’occuper une place centrale dans les contrats destinés aux fonctionnaires ou élus locaux : ils comptent pour plus de la moitié des cotisations et 38 % des prestations de ce type de produits en 2019.

1 Selon l’ « effet de noria », les nouveaux retraités ont des carrières plus longues et/ou mieux rémunérées, et donc des pensions plus importantes.